La 33ème saisons des Simpsons est disponible sur Disney+. Et si le cartoon signé Matt Groening a toujours fait couler de l’encre pour son caractère futuriste (ils auraient prédit les attentats du 11 septembre, l’iPod, l’élection de Trump…), cette fois-ci, on peut souligner la justesse de cette nouvelle saison, criante de vérités sur le rapport au corps et la puissance des mots lorsqu’on reçoit des propos grossophobes.
Après un billet d’humeur sur Wayze, le GPS qui créé des embouteillages, c’est à un sujet bien plus personnel que les Simpsons se sont attaqués. Après avoir été rendue malade par une bactérie, Lisa doit prendre des stéroïdes pour se soigner… et prend du poids. Si elle se sent bien dans son corps, Marge, sans faire attention, lui fait remarquer qu’elle a pris du poids. Elle lui assène un « ma petite boulette », « chunky » en Anglais. Raz de marré : alors que Bart s’accommode volontiers de cette prise de masse pratique pour soulever plus lourd à la salle de sport, Lisa est bloquée.
Les mots qui restent au quotidien
Manichéen, mais très vrai
Si les scènes sont un peu clichées (les hommes aussi peuvent souffrir des effets psychologiques indésirables liées à la prise de poids), elles sont très vraies. On voit Lisa incapable de choisir des vêtements, ne plus rentrer dans sa taille, appréhender le regard des autres et ne pas pouvoir s’enlever le « Chunky » de la tête, alors qu’elle-même vivait bien sa prise de poids avant.
On voit le cerveau de Lisa et ce qu’il s’y passe : chaque petit bonheur finit écrasé par le surnom de sa mère qui, au fil de l’épisode, s’excuse mais empire la situation. « Tu redeviendras parfaite et normale, après la prise des stéroïdes », comme si la fait d’avoir de l’embonpoint faisait d’elle quelqu’un de moins important. De moins bien.
Une prise de conscience
Ce qui est intéressant dans cet article c’est le point de vue de Lisa : une fille non complexée à qui l’entourage vient trouver des complexes. Attention : si avoir du poids en trop ne doit pas être moqué, il reste vital pour votre santé que vous limitiez votre surpoids : vos articulations vous diront merci !
Mais ce qu’on découvre, c’est l’impacte de la grossophobie – même minime – dans l’esprit de la personne visée. Les mots restent en tête des heures, jours, semaines ! Et même quand Marge s’excuse, les mots restent… occupent moins de place dans l’esprit.
La morale ?
N’oublions pas que les mots blessent et marquent. Et, surtout, que nous ne sommes pas tous sensibles aux mêmes choses. Nos complexes restent en plus un sujet sensible qui auront tendance à décupler nos réactions et réaffirmer notre carapace. Ce que cet épisode des Simpsons nous apprend aussi c’est qu’en 2022, le mal-être lié au poids est enfin considéré, et qu’il existe.
Alors vous n’êtes pas seul(e) à traverser une période où votre poids vous handicape au quotidien. Pour des activités, mais aussi car il vous obsède et vous empêche de vivre votre vie pleinement. Il n’y a pas de bons conseils, à part acceptez votre corps – qui vous porte tous les jours – et c’est en l’aimant sincèrement que vous lui donnerez ce dont il a besoin, et l’énergie nécessaire en quantité raisonnable. Arrêtons la grossophobie en arrêtant de minimiser l’impact du poids sur la santé physique et mentale. Et pensez-y à deux fois avant de parler du poids de quelqu’un.
(allez donc vite voir cet épisode sur Disney+, ou volez les identifiants d’un proche hihi)
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